Un amour de Cendrars?
On a l’habitude, dans certains cercles intellectuels, d’accuser Wikipédia de tous les mots. Bourré d’erreurs, pas fiable, désinformation, etc. Je ne suis pas du tout de cet avis. Bien sûr, comme tout ce qui est sur le net, il faut trier et vérifier. Mais je suis en admiration devant le type qui a eu l’idée et qui l’a réalisée. Un Diderot des temps modernes. Moi j’y vais souvent, sur Wikipédia. C’est idéal pour parfaire ses connaissances sur un sujet qu’on connaît mal ou simplement pour vérifier quelque chose, un titre de bouquin, l’auteur d’un film, son casting, etc. On n’a plus d’encyclopédies chez soi. Et si on en a elles sont dépassées. Samedi dernier, c’était il y a trois jours, nous étions invités chez des amis, il y avait deux couples belges, et de quoi parle-t-on, ces jours-ci, avec des Belges ? De Wallons et de Flamands bien sûr. On était en train d’évoquer les circonstances du divorce, qu’est-ce qu’on va faire de l’enfant qu’ils ont eu en commun, Bruxelles, va-t-on en confier la garde aux Wallons, accorder le droit de visite aux Flamands, quand je suis intervenu en rappelant qu’ils avaient quand même beaucoup de choses en commun. Et je citais un écrivain que l’on présente souvent comme le père de la littérature belge francophone. Or, disais-je, il a pris pour sujet une légende flamande, Till Eulenspiegel, et son nom de famille est flamand lui aussi. Et puis là le trou de mémoire, je ne trouve plus son nom. Alzheimer. La maladie, bien sûr, le docteur Alzheimer – dont personne ne connaît le prénom, je le rappelle, – n’ayant rien à voir avec Till Eulenspiegel. Alors je demande à mes hôtes s’ils ont l’internet, je vais dans la pièce à côté, je pianote, deux clics, Wikipédia, et je reviens à table : c’est Charles de Coster, bien sûr. L’honneur était sauf.
Mais j’utilise également Wikipédia pour y installer des liens vers mon site bibliotrutt. Si la fréquentation de mon site est relativement satisfaisante actuellement (environ 25 visites par jour), il n’empêche que je dois continuer à le promouvoir, soit en allant sur des forums (mais cela demande beaucoup de travail : pour le moment je me contente de visiter de temps en temps le forum haïku), soit en le faisant référencier par d’autres sites. C’est ainsi que j’ai déjà réussi à installer des liens sur Wikipédia en profitant de certains sujets ou portraits traités sur mon site : Abraham a Sancta Clara, Lafcadio Hearn, Francis Lacassin, Albert t’Serstevens, Olive Schreiner, p. ex. Et c’est là que j’ai découvert que dans certains cas l’Encyclopédie Wikipédia pouvait être extrêmement partiale.
Le cas le plus flagrant est celui de Marcel Reich-Ranicki, le pape de la critique littéraire allemand, un homme qui a survécu au ghetto de Varsovie et est resté malgré tout un amoureux de la culture et de la littérature allemandes. Voici comment le rédacteur anonyme du site francophone de Wikipédia commence son portrait :…On prononce Ranitski car son nom est polonais (c’est le genre de précisions que l’on aime donner dans l’extrême-droite française. En fait son nom réel était Reich. Il a adopté le nom de Ranicki quand il a travaillé pour le gouvernement polonais après la guerre)… il comptait entrer à l’Université Friedrich Wilhelm mais ses origines juives l’en empêchent… il est déporté vers la Pologne. A partir de novembre 1940 il vit dans le ghetto de Varsovie (comme s’il avait eu le choix)… Il écrit aussi des critiques musicales (la vie du ghetto est donc facile…)… En 1943 Reich-Ranicki et sa femme réussissent à fuir le ghetto dans des conditions rocambolesques (rocambolesque n’est peut-être pas le mot adéquat…). Quand on sait que sur les 450000 habitants du ghetto seuls quelques uns ont survécu, que Reich-Ranicki et sa femme ont perdu leurs parents et la plupart des membres de leurs familles, que la femme de Reich-Ranicki s’est trouvée deux fois dans la file qui devait la conduire vers la mort, que leur fuite et leur survie à l’extérieur se sont faites dans des conditions particulièrement dramatiques, cette relation me paraît un peu courte. On continue : de 1948 à 49 il est membre du corps diplomatique polonais à Londres… sa biographie se fait beaucoup plus trouble sur cette période et il avouera difficilement plus tard qu’en fait il travaillait comme espion pour le compte de la Pologne (les Allemands lui avaient fait comprendre qu’il avait deux tares : juif et polonais. On ne voit pas pourquoi il ne devait pas travailler pour son pays. Même si c’était pour les Renseignements. Et puis il n’est pas le seul juif ou opposant allemand qui ait considéré qu’après ce qui s’était passé il fallait appliquer à l’âme allemande, pour la purifier, un remède de cheval : le communisme. Quand on voit les archives de la Stasi et le film de Henckel von Donnersmarck : la Vie des Autres, on se rend compte que le remède a été totalement inopérant). Plus loin encore : La renommée de Reich-Ranicki s’est construite sur la destruction permanente et parfois violente des écrivains… [On peut se demander] si les propos parfois outranciers qu’il a tenus…ne sont pas le reflet de son incapacité à être un écrivain à part entière… Pure invention, bien sûr. Le propos devient carrément injurieux, complètement contraire aux principes de l’Encyclopédie. Et pour finir les œuvres citées sont toutes en allemand alors que des traductions françaises existent, en tout cas pour ce qui est de sa biographie (c’est moi qui l’ai ajoutée. Par contre chaque fois que j’essayais d’y installer un lien vers le portrait de Marcel Reich-Ranicki sur mon site à moi, il disparaissait le lendemain).
Le plus étrange de cette histoire, c’est que le portrait que fait le site germanophone de Wikipédia de Reich-Ranicki est absolument irréprochable, très favorable au critique, très complet et ne cachant rien des persécutions nazies qu’il a subies. Bizarre, non ?
Un deuxième exemple, et qui m’amène enfin à parler de Cendrars et de son amour hypothétique, est le portrait de t’Serstevens. Sur les 13 lignes qui lui sont consacrées 9 parlent de Cendrars et de l’amitié qui lie les deux hommes. Or t’Ser est peut-être un écrivain moyen mais il a bien d’autres cordes à son arc : grand voyageur, grand érudit, ayant réalisé une très belle traduction nouvelle de Marco Polo, passant huit ans de sa vie à la redécouverte du Père Labat, etc. il me semble qu’il méritait mieux que cela (voir à ce sujet ma note sur Cendrars et ses amis au tome 1 de mon Voyage et t’Ser et Amandine Doré dans Portraits et Compléments). Et puis pour finir je lis cette énormité : Selon le témoignage d’Elisabeth Prévost qui fut une compagne passagère de Cendrars, t’Serstevens « jalousait énormément » Cendrars. Or si les deux amis étaient fort différents, ayant tous les deux une grande curiosité intellectuelle, mais tournée plus vers le classique chez l’un, et plus vers le bizarre et le moderne chez l’autre, l’un fuyant les foules médiocres, l’autre observateur fasciné du genre humain, leur amitié était sincère et leur admiration était réciproque. Je crois que c’est t’Ser qui reprend à propos de cette amitié la belle formule de Montaigne parlant de La Boétie : «parce que c’était lui, parce que c’était moi». Alors j’ai voulu savoir qui était cette Elisabeth dont je n’avais jamais entendu parler et j’ai commandé le livre cité par Wikipédia : Monique Chefdor : Madame mon copain, E. Prévost et B. Cendrars : une amitié rarissime, édit. Joca Seria, 1997.
Le livre présente un texte d’Elisabeth Prévost intitulé : Blaise Cendrars : deux années dans les Ardennes, 1938-39, un extrait de L’Homme foudroyé où Cendrars trace le portrait d’une drôle de Vierge qui serait Elisabeth et des extraits de lettres adressées par Cendrars à Elisabeth ainsi qu’à l’ami Lévesque (Jacques-Henri Lévesque a été un des premiers biographes de Cendrars : Blaise Cendrars ou du Monde entier, en introduction à ses Poésies chez Denoël en 1944 et Blaise Cendrars suivi d’une Anthologie aux Editions de la Nouvelle Critique en 1947, juste avant celle de Louis Parrot que je cite dans mon étude et qui a paru chez Seghers en 1948. Monique Chefdor a présenté la correspondance Cendrars – Lévesque qui s’est étendue sur une longue période : 1924 – 1959 dans la collection des Œuvres complètes de Cendrars chez Denoël sous le titre : «j’écris – écrivez-moi»).
C’est un sacré personnage que cette Elisabeth et on comprend qu’elle ait pu fasciner notre ami Blaise. Quand Cendrars la rencontre à plus de 50 ans, elle en a 23, avait déjà traversé l’Afrique, en onze mois, seule, avec une vieille Ford, d’Alger jusqu’au Mozambique où elle voulait exploiter une mine d’or, avait grimpé un sommet de près de 5000 mètres au Congo, chassé l’éléphant, le buffle et l’antilope avec une mission scientifique au Tchad et au Congo, était considérée comme un fusil en France, seule femme membre du Comité National de la Chasse, avait aussi traversé l’Europe en roulotte de la Bretagne jusqu’en Roumanie pour chasser l’ours et le cerf dans les Carpates et pêcher l’esturgeon en compagnie des pêcheurs du delta du Danube. Et puis voilà que Cendrars la découvre au plus profond des forêts des Ardennes en fière Amazone, dressant ses chevaux pour participer à des concours hippiques… Elisabeth Prévost continuera d’ailleurs à sillonner le monde après sa rencontre avec Cendrars : remonter l’Amazone jusqu’au dernier point navigable, parcourir la Laponie, en partie en pirogue, faire le tour du monde en bateau et en train et en passant par l’Australie, chevaucher en Patagonie en transhumance avec les moutons, traverser en barque le Canal de Magalanes et voyager dans les trains du monde les plus extravagants, l’Amtrak, le Trans-Australia, le Transsibérien, le Transmongolien, les trains péruviens qui montent au plus haut de la Cordillère des Andes… à moins qu’elle aussi affabule comme son ami Blaise…
Cette histoire donne d’ailleurs quelques indications sur la manière dont fonctionne l’imaginaire de Cendrars. D’après le récit d’Elisabeth elle a l’a rencontré à Paris en compagnie de quelques amis dans sa chambre de l’Hôtel de l’Alma, face au Plaza Athénée, avenue Montaigne, le voit à nouveau le lendemain et plusieurs fois par la suite au zinc de l’hôtel, ils commencent une correspondance suivie et puis elle l’invite à son «ranch» ardennais. Dans L’Homme foudroyé Cendrars raconte qu’il l’a rencontrée en Afrique où il tournait un film de chasse aux éléphants avec son opérateur Jicky et où la belle «Diane» était tombée en panne (d’où le surnom de Mademoiselle de la Panne), encombrée de mille bagages inutiles. Dans ses souvenirs Elisabeth raconte comme elle a été fascinée à la lecture de l’histoire de son double imaginé : comme il se sert des événements qu’on lui a racontés, conserve certains, en réinvente d’autres. «Mais la trame du tissu a une vérité ou un écho dirigé», dit-elle, «déformant la réalité, tout en la rendant plausible ou imaginaire. C’est assez fascinant lorsqu’on se trouve être le centre de ce genre de littérature d’aventures, d’en démonter le mécanisme psychologique, ses rouages et ses fantasmes, même si les situations inventées vous troublent parfois l’esprit.»
Mais si je m’intéresse à cette histoire ce n’est pas pour l’influence éventuelle de cette rencontre sur l’imaginaire de Cendrars. Rien à voir avec l’importance qu’a eue Blanche Meyer sur l’œuvre de Giono que j’ai analysée par ailleurs (voir Blanche et Giono, un amour au temps du choléra dans Portraits et Compléments, de mon Voyage), à la suite du livre d’Annick Stevenson, de la communication à l’Académie Royale Belge de Hubert Nyssen et de la thèse de l’Américaine Patricia Le Page. L’intérêt est ailleurs. Il est lié au mystère Cendrars. Ce mystère c’est sa misogynie que l’on pourrait presque qualifier de biologique. L’idée fixe du lien entre la femme et le sang : dépucelage, menstrues, accouchement. D’où il conclut qu’elle est masochiste et qu’elle est un danger pour l’homme. Elle «l’absorbe». Une idée exprimée d’une manière explicite dans Moravagine et dans le portrait de la Paquita des Rhapsodies gitanes dans L’Homme foudroyé. Une idée qui est à la base de sa misogynie. J’en parle longuement dans mon Voyage, tome 1, dans ma note sur Cendrars et ses amis et cite les explications de t’Serstevens : il a un complexe sur son physique («laid selon le goût féminin»), ce n’est pas un foudre de guerre en matière de sexe et son mariage avec Raymone était un mariage blanc (confidence de Raymone elle-même). Des explications pas très convaincantes, au fond, et qui laissent entier le mystère Cendrars. Mais ce qui est certain c’est que les femmes qui apparaissent dans son œuvre ne sont jamais à leur avantage. La pire étant celle de son dernier roman, l’affreuse Thérèse d’Emmène-moi au bout du monde. Jacqueline Chadourne dans Blaise Cendrars, poète du Cosmos, édit. Seghers, 1992 les énumère, les femmes de l’œuvre de Blaise : de Mascha la terroriste de Moravagine à Thérèse, en passant par Paquita, la messagère de la mort, Madame de Pathmos, la folle Sud-Américaine (folle de Cendrars jus-tement, qu’elle poursuit de sa passion), la frigide, méprisante et revendicatrice Pisana de Trop c’est trop, la femme à Mick, aux dents de louve, aux yeux niais et malins à la fois, variqueuse et sale, dans l’Homme foudroyé, et – bien sûr – notre Diane de la Panne.
Il serait donc intéressant de savoir si Cendrars est vraiment capable d’un véritable amour-passion. D’après t’Ser encore, ses amourettes de Saint-Pétersbourg, Hélène et Bella, dont parlent certains biographes, n’étaient que des amours platoniques d’adolescent attardé. La Polonaise Féla Poznanska qu’il a rencontrée à Berne en 1907 est probablement son premier amour. Il n’empêche qu’elle part s’installer, seule, à New-York en 1911, après avoir été sa compagne pendant quelques années. Il la rejoint en décembre 1911 pour repartir 6 mois plus tard pour l’Europe. Féla ne revient à Paris que lorsqu’il est lui-même sous les armes. Il l’épouse lors d’une permission, ses deux fils naissent pendant la guerre et sa fille Miriam en 1920. Et pour-tant c’est dès l’année 1917 qu’il rencontre la fameuse Raymone, mais qu’il n’épouse qu’en 1946, lorsque Féla n’est plus en vie. Cette Raymone dont Elisabeth Prévost dit : «Raymone fut le seul être que Blaise aima passionnément et patiemment… Elle fut son inspiration et sa passion…»
Quant à la nature exacte de sa propre relation avec Blaise, Elisabeth n’en révèle rien. Ce qu’elle raconte c’est que Blaise débarque avec son Alfa rouge décapotable, sa valise et sa machine à écrire, et s’installe chez elle, qu’ils vivent ensemble quelque temps, en 38, en 39, elle dressant ses chevaux, lui écrivant, qu’ils passent un Noël mémorable sous la neige, que l’été ils vont chercher des cigarettes de contrebande en Belgique, que Cendrars joue de l’harmonium le dimanche à la messe (mais ne se lève pas, en bon mécréant qu’il était, à l’élévation), qu’ils vont à la chasse tous les deux, lui tenant un fusil malgré son bras unique, qu’ils font des projets fous (un film de chevaux : l’Eperon d’Or, un voyage autour du monde en voilier) et puis arrive la guerre, une lettre mystérieuse, et Cendrars part s’engager chez les Anglais comme officier de renseignement… Mais pendant tout ce récit Elisabeth ne donnera pas la moindre indication sur ce qui a pu être sa véritable relation, sa relation intime avec Blaise. Ce n’est qu’à la fin qu’elle dit ceci : «Blaise Cendrars fut, dans ma vie, et pour toute ma vie, l’être qui marqua le plus mon cœur et mon esprit...».
Les lettres que Cendrars adresse à son ami Levesque et dont Monique Chefdor publie des extraits (en parallèle aux lettres destinées à Elisabeth qu’il appelle tendrement Bee and Bee) semblent être un peu plus explicites. On dirait bien qu’il est tombé amoureux : «immense bonheur», «douce patronne», impression de «prendre racine par en haut et par en bas», «je suis plein et ma vie déborde», «maintenant je me dépouille même de la joie pour la donner à quelqu’un qui est à côté de moi». Et puis il invoque Shakespeare : «aujourd’hui je puis vous affirmer que cette forêt est shakespearienne» (la forêt ardennaise), «Hier, toute la journée, le grand souffle de Shakespeare a secoué les vieux chênes», «Tout est de plus en plus shakespearien», «Ma vie shakespearienne continue». Alors évidemment on pourrait penser à la Tempête ou à la forêt aux trois sorcières de Macbeth. Mais pour Monique Chefdor c’est au Songe d’une Nuit d’été que Blaise fait allusion. Il est permis de conjecturer, dit-elle, que «Cendrars se sentait l’âme d’un Obéron auprès de sa Titiana…».
Admettons. Il n’empêche que le portrait qu’il fait de sa belle amazone n’est pas aussi idyllique que cela. Monique Chefdor publie les pages 68 à 75 de l’édition originale de l’Homme foudroyé. Il se trouve que je l’ai cette édition originale, datée de 1945. Or l’extrait publié s’arrête en plein milieu d’un paragraphe et en plein milieu de la page 75. Et on le comprend, car la suite n’est guère aimable pour Diane alias Elisabeth. «M’amouracher ?», dit-il, non c’est plutôt dans la manière de Jicky (son caméraman), «ce coureur de cotillon, mais moi ?... si j’avais dû m’amouracher de toutes les femmes que j’ai connues comme metteur en scène !... quand on a terminé un film, la plus belle femme du monde que l’on vient de mettre en vedette est une vieille lune…» Et puis il la décrit. Et à la fin de sa description : «Ajoutez à la noblesse du haut du visage les plus beaux et les plus grands yeux du monde, des yeux extraordinaires, mais de névrosée, d’un bleu par trop intense et chavirant comme dans du noir les jours de mélancolie et de colère, des yeux que j’aurais qualifiés yeux de femme insatisfaite et insatiable si Diane n’eût été vierge et folle !» Et encore : «Vous ne trouvez pas, patron, m’avait dit un jour Jicky, vous ne trouvez pas que la petite de la Panne a des yeux qui vous font sauter les boutons de la braguette ? Oh, le gros nigaud ! Par définition, une vierge est sexuellement capable de tout. Un ange ou un démon ? Et c’est ce point d’interrogation qui trouble les hommes.»
Alors qu’est-ce qui s’est vraiment passé au fin fond de cette forêt des Ardennes ? Je crois bien qu’on n’en saura jamais rien. Comme on ne percera probablement jamais le véritable secret de la misogynie de Blaise. Et pour bien embrouiller encore un peu plus les cartes je vais finir avec cette déclaration de Cendrars citée par Jacqueline Chadourne et tirée de l’Homme foudroyé encore : «J’aime trop les femmes pour ne pas être misogyne». Comprenne qui pourra !