Le Bloc-notes
de Jean-Claude Trutt

Le traumatisme du Mal

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« La fin de Primo Levi m’effraie » dit Rithy Panh dans L’élimination, ce livre écrit en collaboration avec l’écrivain Christophe Bataille et où il raconte, dans un récit entrecroisé, ses quatre années passées (de l’âge de 13 ans à celui de 17) dans les Champs de la Mort et son interrogatoire obstiné (pour comprendre) de Douch le Maître du Centre de tortures S21 des Khmers Rouges. « L’idée que cet homme a survécu à la déportation, qu’il a écrit… Si c’est un Homme… et qu’il se jette dans l’escalier cinquante ans après… C’est comme si les bourreaux avaient réussi… », écrit Rithy Panh à propos de Primo Levi. Pourtant il n’est pas le seul. Il y en a bien d’autres. Comme ce Juif autrichien totalement assimilé, né sous le nom de Hans Mayer, devenu en Belgique le résistant Jean Améry, arrêté et torturé par la Gestapo et envoyé à Auschwitz, et qui, rescapé, entame une correspondance suivie avec Primo Levi et puis se suicide, en 1978. Et laisse ces mots que Levi lit avec effroi : « Qui a été torturé reste torturé... Qui a subi le supplice ne pourra plus jamais vivre dans le monde comme dans son milieu naturel, l’abomination de l’anéantissement ne s’éteint jamais. La confiance dans l’humanité, déjà entamée dès la première gifle reçue, puis démolie par la torture, ne se réacquiert plus ». Qu’est-ce qui pousse ces rescapés de l’enfer à se suicider, souvent bien des années plus tard ? Est-ce le sentiment de culpabilité d’avoir survécu ? Est-ce ce que dit Primo Levi de la déshumanisation subie ? Il parle de : « l’humiliation faite aux victimes, la déshumanisation voulue, la blessure à jamais inguérissable que portent en eux les survivants ». Ou est-ce tout simplement le souvenir de l’horreur entrevue, de ce que des hommes, des semblables, sont capables d’infliger à d’autres hommes ? Le traumatisme du Mal…
Il y a quelques mois nous avons vu à la télé, tard le soir, un reportage bien dérangeant. Sur 5 hommes et femmes qui n’avaient pas été des victimes, mais des témoins. Mais les témoins aussi peuvent subir ce traumatisme.
Le premier, peut-être le plus touché, était un sergent-chef de l’Armée française. Il était au Ruanda, à bord d’un camion militaire, avec ses hommes de troupe et s’était trouvé au beau milieu des massacres. Il avait reçu de sa hiérarchie l’interdiction absolue d’intervenir. Sous aucun prétexte, lui avait-on répété. Et sur la route, devant ses yeux, il voit des hommes et des femmes affolés chercher à fuir et d’autres les massacrer à coups de machettes. Un homme s’agrippe à son camion et le regarde. D’autres viennent, l’en arrachent et l’achèvent. Et lui ne bouge pas.
Revenu de là-bas il s’entaille les bras, le corps, ne dort plus. Il a pourtant une femme, une famille. Il s’isole dans la nature. Avec son chien. Seul remède qui lui apporte un certain apaisement.
Le deuxième est un militaire du Génie. Est affecté au Congo. Il voit des colonnes d’hommes, de femmes et d’enfants, venant toujours du Ruanda, avancer comme des fantômes. Certains tombent, ne se relèvent plus. Puis c’est la rencontre avec la masse des corps. Il doit avec d’autres soldats creuser les fosses avec des pelles hydrauliques, y jeter les cadavres, les arroser de chaux. Avec la crainte lancinante que, parmi tous ces corps, il y ait encore des vivants…
Lui aussi en revient grandement perturbé. Lui aussi trouve un certain réconfort dans la nature et dans la vie avec son chien. Il cherche aussi le contact avec d’autres militaires touchés psychologiquement. L’un d’eux a vu la mort de près. Sa propre mort : un homme s’est précipité sur son véhicule et l’a ajusté à travers le pare-brise : la balle lui est passé à travers le cou. Ces hommes ne se livrent guère aux autres. Ce n’est qu’entre eux que la parole se libère.
Les responsables de l’émission font intervenir périodiquement un psychiatre. Lui demandent d’expliquer. Ce qui leur arrive, dit-il, c’est comme un flash, un grand blanc qui illumine le cerveau, écrasant tout le reste. C’est la mise en relation directe avec la mort qui en est la cause, dit-il. Nous vivons tous comme si nous étions éternels. Tous, tant que nous sommes. Alors quand nous sommes brusquement confrontés à la mort, tout peut basculer. Je n’en crois rien. Ce qu’il dit peut éventuellement s’appliquer à l’homme qui a eu une balle dans le cou. Mais pas aux autres. Le traumatisme est d’une autre sorte. C’est une fois de plus la prise de conscience de l’horreur, du mal, de ce que des hommes peuvent faire à d’autres hommes.
Et c’est aussi le cas des trois autres exemples.
Le troisième était journaliste. Il était à Beyrouth. Au moment de l’invasion israélienne et des massacres des réfugiés palestiniens par les milices chrétiennes. Il a vu Chatila. Il est entré dans les maisons : des cadavres partout. Une femme le prend par le bras, l’emmène jusqu’à un camion frigorifique, ouvre la porte… et il voit des pieds d’enfants empilés les uns au-dessus des autres. Et cette vision ne le quitte plus jamais.
Les reporters le retrouvent dans une grande pièce remplie d’objets irlandais. Comme s’il s’était réfugié dans une collection, une collection de choses qui n’ont pas la moindre relation avec son obsession. Pas d’explication. Que fait-il maintenant ? Il écrit. C’est tout.
Le quatrième est un général canadien connu. Il est revenu au pays avec les honneurs après avoir commandé des troupes onusiennes en Yougoslavie. Il est fêté. Le Canada est fier de lui. Il est élu Sénateur. Et puis soudain c’est la chute. On le trouve assis sur un banc, à moitié nu, au bord d’un lac, avec l’intention évidente de s’y précipiter pour se suicider.
Que lui est-il arrivé ? On ne le saura pas. Un sentiment de culpabilité peut-être ? Le fait de ne pas être intervenu quand des massacres ont eu lieu ? Cela aussi peut créer un traumatisme.  Et c’est probablement aussi le cas du premier témoin, du Sergent-chef : là aussi il s’y mêle peut-être un sentiment de culpabilité. Il se sent coupable de ne pas être intervenu, d’en avoir sauvé au moins un, celui qui s’était attaché à son camion et qui l’avait regardé...
Le cinquième témoin était une femme. Médecin, membre de MSF ou Médecins du Monde, je ne sais plus, une femme forte, aux alentours de la cinquantaine. Elle avait été confrontée à la violence et à la cruauté des chefs de guerre du Libéria, avec leurs armées d’enfants, et qui torturaient pour le plaisir. Chaque fois qu’on l’appelait pour s’occuper d’un soi-disant malade, elle savait à l’avance que c’était quelqu’un à qui on avait coupé un bras ou une jambe. Un jour c’est une femme violée qu’on lui présente, mais une femme violée avec une telle violence qu’on lui a cassé un fémur. C’est pourtant solide, un fémur, dit-elle. Et tout à coup elle a une envie de tuer, tuer le chef de guerre. Elle se sent remplie de ce désir. Un désir de violence à son tour. Et cela l’effraie. Et pourtant elle continue. C’est plus tard, je ne me rappelle plus où, était-ce le Liban, l’Irak, l’Afghanistan (il me semble qu’elle a prononcé le mot de taliban), elle voit son antenne MSF envahie par des « rebelles ». L’un d’eux la frappe avec son arme, sur le visage, la poitrine. Instinctivement elle le repousse, il valse contre le mur. Et, à ce moment-là, elle voit la colère le gagner. Il la menace avec son arme, elle regarde le trou du canon, puis l’œil de l’homme rempli de fureur. Elle attend la mort. Mais la mort ne vient pas…
Après cela elle arrête. Elle craque. Et pourtant, rentré en France, elle participe à des réunions, à des conférences, elle écrit. Et c’est étrange, dit-elle, ce sont des vers qui me viennent…  
Et Rithy Panh a lui aussi ce mal qui le ronge. « La violence demeure », dit-il dans L’élimination. « Le mal qu’on m’a fait est en moi. Il est là, puissant. Il me guette ». Il se méfie de la violence, et aussi de sa propre violence. Il « tient les armes loin de lui ». Et il se méfie d’autre chose aussi. Des cages d’escaliers, des balcons, des falaises. Du fleuve, la nuit, quand il erre à Pnom Penh. Peur de suivre l’exemple de Primo Levi. Mais il se ressaisit. Il veut témoigner. Et il veut comprendre. Comme Primo Levi voulait comprendre les Allemands. Lui veut comprendre Douch. Il ne se satisfait pas de la phrase de Levi à propos de ses bourreaux : « ce n’étaient pas des monstres. Ils étaient des êtres humains moyens, moyennement intelligents, d’une méchanceté moyenne. Mais mal éduqués ». C’est quand j’ai entendu Rithy Panh déclarer à la télé : je ne puis accepter ce que tant d’intellectuels nous racontent : nous sommes des hommes comme eux, le Mal serait en chacun d’entre nous, que j’ai eu envie d’acheter son bouquin (voir Rithy Panh avec Christophe Bataille : L’élimination, édit. Grasset, 2011). Alors que je pensais déjà tout savoir ou presque sur le génocide cambodgien. J’avais vu le film La déchirure de Roland Joffé et lu de nombreux ouvrages sur le sujet avant d’aller visiter le Laos et le Cambodge. Et je n’avais pas conservé une très bonne image du pays : Pnom Penh me paraissait très américanisé, le fric Roi, les classes au pouvoir plutôt pourries, les représentants officiels brutaux (expériences du préposé aux visas à l’Ambassade parisienne et des policiers des frontières à l’aéroport). Et à Angkor Vat notre guide nous avait parlé de son expérience du génocide (parents tués devant lui et sa femme disparue dans les camps), du fait que les chefs étaient toujours impunis et que le Premier Ministre était un ancien Khmer rouge, et de la mainmise des gens haut placés de Pnom Penh sur une bonne partie des ressources de pêche du lac Tonle Sap aux dépens des pêcheurs locaux d’origine vietnamienne. Et j’admire mon frère Bernard qui s’y rend régulièrement pour s’occuper d’une ONG locale…
Rithy Panh commence par témoigner par les films. Les gens des rizières, Bophana, S21 – La machine de mort khmère. Et puis il s’attaque à Douch lui-même. Etudie minutieusement tous les documents sur sa fameuse unité de torture et de mort que les Khmers rouges n’ont pas eu le temps de détruire avant de s’enfuir. L’interviewe pendant de nombreux mois avant son procès. Et le filme, ce qui deviendra un nouveau document cinématographique : Douch, le Maître des forges de l’enfer.
Et puis, pour la première fois il prend la plume. Et ce livre il faut le lire, pas seulement pour ce qu’il nous apprend encore de plus sur les horreurs de ce régime, sur le centre S21 de Douch où plus de 13000 personnes ont été torturées, puis tuées (on les torturait jusqu’à ce qu’elles avouent leurs crimes imaginaires la plupart du temps, mais on n’en avait cure, et leur appartenance, c’était obligatoire, au KGB, à la CIA ou aux services secrets vietnamiens, et puis on les tuait d’un coup de massue sur la nuque, au bord d’une fosse où on les égorgeait – pour qu’ils se vident de leur sang et que leurs cadavres ne gonflent pas !), sur certaines tortures particulièrement horribles (une femme disséquée vivante, de nombreux prisonniers entièrement vidés de leur sang), sur la famine sciemment organisée (sur plus de 20000 « champs de la mort » dûment répertoriés suivant une étude de l’Université de Yale) pour pouvoir réaliser cette tuerie de masse sans moyens modernes, sans gaz et sans fours crématoires (1,7 Million, un tiers de la population totale). Mais aussi pour ce que Rithy nous dit de sa propre expérience (j’ai survécu parce que je n’étais plus un enfant et pas encore un adulte et parce que je n’étais plus rien) et de tous ses proches, père, mère, sœurs, petits neveux et nièces qu’il a vu mourir. Pour les portraits qu’il nous brosse de ses propres parents, tous les deux issus de familles paysannes pauvres, le père intellectuel, idéaliste, croyant au progrès par l’éducation, lui-même haut fonctionnaire du Ministère de l’Enseignement, et se laissant mourir : « je ne mangerai plus cette nourriture pour chien », et la mère, admirable de courage, faisant tout pour essayer de sauver la vie de ses enfants, impressionnant même ses geôliers, épouillant, en pleurs, à la mode paysanne, le cadavre de sa fille, la plus brillante de ses enfants, et criant encore à son fils quand on l’emmène, mourante, s’appuyant sur ses deux porteurs : « Il faut marcher dans la vie, Rithy. Quoi qu’il arrive, il faut marcher ! ». On est d’autant plus ému par ces portraits que l’on voit bien ce qu’ils lui ont légué, ses parents, sa mère le courage et son père la volonté de comprendre, avec son intelligence.
Car Rithy Panh ne se contente pas d’interroger Douch. De toute façon il n’arrivera jamais à toucher le fond de la vérité de Douch, il n’arrivera jamais à obtenir une confession, un repentir sincère, il n’arrivera jamais à la compréhension. Alors il lit. Sur la Shoah, sur d’autres génocides, le Ruanda, l’Arménie, sur les bourreaux (Hanna Arendt). Et revient même à notre Terreur à nous, à Saint-Just. Lit Des affections de Saint-Just (le 6ème fragment sur les Institutions républicaines) et s’effraie de ces idées qui deviennent « idéalisme ». Oui, mais où est l’homme là dedans, demande-t-il. Car ce qui est terrible c’est de constater que c’est une toute petite poignée d’hommes qui ont eu l’idée du drame khmère et qui l’ont organisé. Grâce à une idéologie puissante et une organisation sans faille. Et ces hommes étaient des intellectuels. Pol Pot, Khieu Samphan, Ieng Sary, Ieng Tirith étaient tous issus de familles aisées, ont tous vécu à Paris pendant plusieurs années, ont étudié Rousseau, Voltaire, Marx et Lénine. Le père de Rithy a bien connu Ieng Sary qui avait été élève au Lycée Condorcet, étudiant marxiste et professeur d’histoire-géo avant de s’enfoncer dans la jungle (il a même aidé sa femme après le départ de Sary). Et Pol Pot, dans la jungle continue à lire Marx, Lénine, Mao. Douch n’était peut-être pas issu d’une famille aisée mais lui aussi avait été un intellectuel, professeur de mathématiques et amoureux de la poésie française (il récite La Mort du Loup d’Alfred de Vigny à Rithy). Ce qui s’est passé dans les champs de la mort cambodgiens, dit Rithy Panh, n’est pas un « auto-génocide », ce n’était pas un accident régional, les Cambodgiens n’étaient pas un peuple qui n’a pas cessé de s’entretuer depuis l’époque d’Angkor Vat, comme certains intellectuels français l’ont écrit, non c’était un projet « humain » réalisé par des intellectuels, c’était le XXème siècle qui s’y est accompli, dit-il encore.
Et Rithy se met en colère contre tous ceux qui ont insulté les victimes en minimisant le crime et trouvant des excuses aux bourreaux, contre Alain Badiou qui, en janvier 1979 encore, publie une tribune dans le Monde, « Kampuchéa vaincra », contre Noam Chomsky (et cela me désole car j’avais beaucoup aimé ses diatribes contre Bush junior) qui dénonce les « critiques particulièrement virulentes » dont le Cambodge est « la cible », contre l’immonde Vergès, l’avocat du Diable, « l’avocat de la Terreur » comme l’a appelé Barbet Schroeder et qui dit : « il y a eu des morts, il y a eu la famine, c’était involontaire » « Quant au nombre de morts il n’y a qu’à regarder les charniers qu’on a trouvés… on ne trouve pas le nombre de morts qu’on a dit » (cela rappelle Le Pen et ses « fours crématoires, détail de la seconde guerre mondiale ». Des gens comme Vergès qui a défendu aussi Barbie et Carlos, ne sont guère touchés par un quelconque « traumatisme du Mal ». Au contraire ils auraient peut-être voulu en faire partie, des bourreaux ? D’ailleurs il y a un trou curieux dans la biographie de cet homme qui prend son sourire cynique quand on lui en parle.
Mais laissons cela. Moi ce que je trouve inquiétant c’est que les idées qui ont été le moteur de tant d’horreurs qui ont souillé ce XXème siècle, mais aussi d’autres horreurs des siècles passés, l’esclavagisme et le génocide des Amérindiens par exemple, sont issues de cette Europe dont nous sommes si fiers, patrie de l’humanisme, des droits de l’homme et du respect de la dignité humaine. Bizarre, non ?
Quand je parle de tout cela à Annie elle réagit : mais arrête donc avec toutes ces théories du Mal. C’est la jouissance de dominer l’autre qui est à la base de tout cela. Le tuer, le torturer c’est encore le dominer, non ? C’est bien un raisonnement de femme, me suis-je dit d’abord. Incapable de comprendre une théorie du Mal, capable seulement de comprendre une notion simple comme la domination, les femmes n’ont-elles pas toujours craint que les hommes les dominent ? Et puis j’ai réfléchi. Elle a peut-être raison. Il faut peut-être simplement revenir aux intuitions d’Elias Canetti. Il avait d’ailleurs bien décrit cette fureur de tuer des chefs de pouvoir comme le Shaka des Zoulous. Survivre aux autres était une manière de combattre la seule chose que leur pouvoir n’était pas capable d’éviter, leur propre mort. Du moment que l’on ne pouvait éviter de mourir on pouvait au moins survivre aux autres en les tuant, et d’abord ses proches, son entourage. Oui, mais alors pourquoi torturer ? C’est là que l’on revient à ce qui est propre à l’homme, la cruauté. En ce moment je lis une grande étude faite par un psy du monstre Caligula (il ne faut pas s’étonner après cela que je broie du noir !). Caligula avait donné un ordre strict à ses tueurs : « ne tuez jamais rapidement, tuez de telle manière que la victime ait le temps de se voir mourir ».
Post-scriptum : Hier on a appris que la Cour suprême à Phnom Pen a définitivement remplacé la condamnation de Douch à 30 ans par une condamnation à vie. Une ONG de Droits de l’Homme a immédiatement protesté… Quant aux autres, Nuon Chea, n° 2 du régime, le chef de Douch, « qui ne sait pas ce qu’est le S21 », Khieu Samphan, secrétaire général du Comité central de Pol Pot « qui a découvert le génocide grâce au film de Rithy Panh », Ieng Sary, s’ils sont toujours en prison, n’ont toujours pas été jugés. Pol Pot est mort paisiblement dans sa maison dans la jungle. Ieng Thirith, épouse de Ieng Sary vient d’être déclarée inapte à être jugée « en raison de troubles neurologiques ».