Le Bloc-notes
de Jean-Claude Trutt

Dix années de Bloc-notes

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Au cours des semaines passées j’ai satisfait à une envie que j’avais depuis un certain temps déjà : mettre les textes de mon site Bloc-notes sur papier. Pourquoi ? Je ne sais pas trop. Peut-être parce que je sais bien que mes sites vont disparaître avec moi. Alors que mes textes proprement imprimés et reliés vont peut-être intéresser un jour l’un de mes héritiers ? Belle illusion, je sais bien. Mais cela ne fait rien. L’important, au fond, c’est que cela me fait plaisir. Et que cela me permet de me relire. Et me souvenir.
Alors, voilà : j’ai mis mes textes au propre, en Word, année par année, les ai paginés, ai constitué des tables de matière, avec de brefs résumés des textes et les ai reliés, année par année. Dix années, depuis l’année où j’ai constitué ce site, Bloc-notes (www.jean-claude-trutt.com), en 2008, jusqu’à l’année dernière, 2017. Et constaté que cela constituait un ensemble de 1600 pages ! Pas mal, non ? Surtout qu’il y a encore deux autres sites, et que le site Voyage autour de ma Bibliothèque (www.bibliotrutt.eu) est encore bien plus important et les textes plus travaillés et plus rigoureux.

Alors, qu’y trouve-t-on, dans ces textes ? D’abord, et avant tout, de la culture : littérature, poésie, cinéma, même philosophie. On va commencer par là. Et on parlera un autre jour du reste : société, économie, politique, mœurs, etc.

 
Note : tous les textes cités sont toujours en ligne et peuvent être lus sur mon site Bloc-notes en allant chercher l’année de la note sous Archives.

Mon site Bloc-notes m’a souvent servi d’atelier, d’ébauche, de débroussaillage. Et beaucoup de textes, une fois terminés, ont été transférés à mes autres sites, et d’abord à mon site Voyage.

C’est ainsi que l’on trouve sur l’année 2008 trois textes relatifs aux pantouns malais qui ont servi de base à mon étude du pantoun et de la comparaison avec le tanka japonais du tome 6 (Insulinde) de mon site Voyage (et qui a également été publiée dans la Revue du Tanka francophone de l’ami Simon au Québec et sur le site pantun-sayang de l’Association française du pantoun que nous avons créée plus tard avec le professeur de littérature comparée Georges Voisset et deux Français de Malaisie, Serge Jardin et Jérôme Bouchaud, tous devenus des amis).

La même année 2008 a paru un texte intitulé Exotisme de l’Amérique qui a été repris au tome 5 de mon site Voyage et qui parlait entre autres de certains films, des road movies, comme Paris Texas, Broken Flowers et Don’t come knocking ou le délicieux Bagdad Café, qui étaient porteurs de cet exotisme pour nous autres Européens. C’est un texte que j’aime bien parce qu’il y mêle mes propres impressions lorsque j’ai découvert moi-même l’Amérique lors de mes premiers voyages professionnels outre-Atlantique.
La même année encore : Un amour de Cendrars ? (le misogyne Cendrars et la mystérieuse Mademoiselle de la Panne) repris au tome 1 du site Voyage après le texte sur Cendrars.
Et Henri Bauchau et Antigone (un écrivain que j’aime beaucoup. Ses réflexions sur la vieillesse. Et puis l’admirable Antigone. Comparaison entre la version Bauchau et les différentes traductions du chef d'oeuvre de Sophocle). Ce texte a été transféré au tome 5 du site de mon Voyage.

D’autres textes de 2008 n’ont pas été repris ailleurs, comme le Nicolas Bouvier, malgré les rapprochements faits non seulement avec Kenneth White, mais aussi avec Segalen et sa conception de l’exotisme dont il est question dans la grande étude intitulée Victor Segalen, les Maoris, la Chine et l’exotisme du tome 4 du site Voyage.
Ou J. M. G. Le Clézio (à l’occasion de son Nobel. Mes réticences sur l’écrivain. Son verbiage : dommage !).
Ou le texte paru après le décès de Francis Lacassin et où je parle également de la découverte de la grande Encyclopédie de l’Utopie et de la Science-fiction de Pierre Versins (il faut dire que j’avais consacré un long texte à Lacassin au tome 5 de mon Voyage. Voir : Francis Lacassin et l’autre littérature).
On trouve encore un autre texte que j’aime bien dans ce Bloc-notes de 2008, c’est La Mélancolie. On y parle non seulement de la célèbre étude sur ce sujet (Anatomy of Melancholy) de ce pasteur anglais (ou écossais ?) du XVIIème siècle, Robert Burton, mais aussi de l’exposition qui s’était tenue au Grand Palais fin 2005, intitulée Mélancolie, génie et folie en Occident, et où le conservateur, Jean Clair, nous a fait découvrir l’incroyable importance qu’a eue ce thème chez nos peintres européens depuis Dürer jusqu’à Corot !

Plusieurs textes de 2009 et 2010 (les deux années ont été regroupées dans un seul volume) ont été repris sur le site Voyage. Ainsi Retour des Amérindiens (Tony Hillerman et les policiers Navajos, importance des Amérindiens pour des écrivains comme Jim Harrison, John Savage, Peter Matthiessen, le pamphlet Indian Country de ce dernier, les écrivains amérindiens tels que James Welch). Texte repris au tome 5 du Voyage.
Comme Roman noir et film noir US (Influence des artistes du cinéma de Weimar arrivés à Hollywood sur le film noir américain. Naissance simultanée d’un nouveau roman noir américain. Influences réciproques entre cinéma noir et roman noir américains). Texte repris et étendu sous le titre : Roman noir et film noir américains. Influence du cinéma de Weimar sur le film noir américain au tome 5 du Voyage.
Ou Lady Chatterley et Lawrence (éloge du film de Pascale Ferran, basé sur la deuxième version de Lady Chatterley. Comparaison des trois versions). Texte repris sous le titre : Les trois versions de Lady Chatterley aussi bien sur mon site Voyage (tome 5) que sur mon site Carnets d’un dilettante.
Et Yvan Goll et les Chansons malaises (Découverte du poète alsacien-lorrain Yvan Goll et de ses Chansons malaises). Texte repris au tome 6 (Insulinde) de Voyage.
Ukiyo-e et waka (Impressions d’une expo d’estampes japonaises à la Bibliothèque Nationale. De quelques poésies calligraphiées sur certaines estampes). Ce texte, illustré, a été inséré dans le tome 3 du Voyage à la suite de mon étude de l’influence de l’art japonais sur le nôtre et celle sur la poésie japonaise.
Le texte Claude Vigée et l’Alsace a été incorporé dans le tome 7 (Poésie alsacienne) sous le titre : L’Alsace dans la poésie francophone de Claude Vigée.
Puis viennent ces deux textes : Abbey : the Monkey Wrench Gang (le très hilarant roman du terrorisme écologique) et Ed. Abbey et Doug Peacock (Désert solitaire d’Edward Abbey. La nature writing. Une Guerre dans la tête et The Grizzly years de Doug Peacock, l’ami vétéran malade du Vietnam. La nature guérisseuse.). Ils ont été fusionnés dans un texte unique intitulé : Edward Abbey, Doug Peacock, terrorisme écolo et nature-writing au tome 5 de Voyage.
Il en est de même des deux textes sur Aphra Behn (Découverte d’Aphra Behn, Oroonoko, écrit anti-esclavagiste, Behn poétesse, auteure dramatique de la Restoration, auteure du premier roman épistolaire Love letters between a Nobleman and his sister, intellectuelle et traductrice de La Rochefoucault et de Fontenelle). Là encore ces textes ont été fusionnés, développés et illustrés dans un texte unique placé au tome 5 de Voyage sous le simple titre : Découverte d’Aphra Behn.
Ce sont même quatre textes qui ont été écrits après ma découverte de Lotte Eisner, la grande connaisseuse du cinéma expressionniste, amie de Fritz Lang et assistante de Langlois, le fameux patron de la Cinémathèque : Metropolis et Fritz Lang, La Cinémathèque et Lotte Eisner, Lotte Eisner : l’œuvre critique et Les Mémoires de Lotte Eisner (Il y avait même un cinquième texte lié indirectement aux quatre autres : La vie, la mort et la bougie et qui montrait une certaine analogie pour ce qui est du symbolisme de la bougie (vie et mort) entre un film de Fritz Lang, der müde Tod, deux romans de B Traven, Macario et Le Pont dans la Jungle, un conte de Grimm et un conte alsacien). Les quatre textes relatifs à Lotte Eisner ont été intégrés dans un texte unique : Lotte Eisner. La Cinémathèque française. Le cinéma de Weimar, placé au tome 5 du Voyage.
En tout cas ces exemples montrent bien comment mon Bloc-notes m’a souvent servi de ce que j’ai appelé un « atelier » !

D’autres textes de 2009 et 2010 n’ont pas été réutilisés. Mais c’est peut-être dommage. Comme Régis Messac (sa brillante thèse sur la « detective novel » et ses très mauvais romans de science-fiction). Encore que j’ai récupéré certains éléments de ce texte pour ajouter un post-scriptum à mon étude intitulée : Naissance du roman policier, au tome 2 du Voyage.
Ou Jørn Riel, Malaury et le Groenland (Les très plaisants « racontars » groenlandais de l’écrivain danois Jørn Riel, la problématique groenlandaise, le témoignage du grand explorateur et humaniste Jean Malaury). Mais j’ai repris ce texte plus tard dans mes Promenades littéraires en Europe du Nord).
Et Mario Rigoni Stern (l’homme de l’Altiplano, ami de Primo Levi et survivant de la guerre en Russie)
et Pasinetti et Venise (cette merveille : Rouge vénitien, le roman de Pier-Maria Pasinetti). Mais là aussi j’ai au moins repris ces deux textes dans mes Promenades littéraires au sud de l’Europe.
Il y a aussi Herta Muller Nobélisée (repris dans mes Promenades littéraires en pays germanophones).
Philip Roth (pour ses romans sur la vieillesse et la mort : Humain Stain et Everyman).
Gabrielle Wittkop (pour ses Rajahs blancs et ses terribles romans noirs). 

Et puis il y a des textes sur le cinéma : Fameck et le cinéma arabe (à propos de quelques films remarquables, mais surtout : Inland de l’Algérien Tarik Teguia, l’après-guerre civile, la concussion, le désespoir et les migrants africains, et L’Aube du Monde de l’Iraquien Abbas Fadhel, un autre après-guerre et le malheur des Arabes des Marais).
Et enfin Carlos Saura et Tony Gatlif (ces deux géniaux cinéastes musicaux et leurs films : Fados, Iberia, Carmen, Tango, Noces de sang, etc. pour l’un et Vengo, Swing, Gadjo Dilo, TranSylvania, Exils, etc. pour l’autre).

L’année 2011 commence avec deux textes sur l’Indonésie : Une féministe indonésienne en 1900 (les lettres de la jeune aristocrate, féministe avant l’heure en ce pays musulman et conservateur, Raden Adjeng Kartini) et Buru, un Quatuor indonésien (le chef d’œuvre de Pramoedya Ananta Toer). Ce dernier texte, illustré et enrichi de nombreuses diversions (dont : la langue malaise, le pamphlet anti-colonialiste Max Havelaar de Multatuli, la fille Kartini et la bio du véritable journaliste, Tirto, qui a servi de modèle au héros du roman) a été repris au tome 6 (Insulinde) du Voyage.
Autres textes sur la littérature (2011) : Les Belles endormies (les antécédents au roman de Kawabata chez Restif de la Bretonne) (je parlais des Belles endormies de Kawabata dans Littérature japonaise au tome 3 du site Voyage),
Gabrielle Wittkop, voyageuse (retour à Wittkop pour ses Carnets d’Asie. Ce texte a servi de base à un article pour la publication Le Banian de Pasar Malam, l’Association culturelle franco-indonésienne),
Une Femme à Berlin (livre témoignage sur les viols des soldats russes à leur arrivée à Berlin),
Franzen, Alzheimer et les Corrections (sur deux textes de l’écrivain Jonathan Franzen issus de son livre d’essais, How to be alone, et sur sa satire du capitalisme financier dans son roman Les Corrections),
Hessel, le fils, la mère (où l’on parle à la fois du film Jules et Jim et du roman auto-biographique de Henri-Pierre Roché, l’un des deux compères, l’autre étant le père de Stéphane Hessel),
Kusturica et les Serbes (son interrogation sur le drame yougoslave : Où suis-je dans cette histoire ?),
Fallada et les Nazis (publication du texte original de son : Jeder stirbt für sich allein),
Tranströmer et le haïku (La Grande Enigme du prix Nobel suédois),
Yosano Akiko (la grande poétesse japonaise et ses tankas modernisés et érotiques) (ce texte a été intégré dans une note intitulée : Deux Japonaises de l’an 1900 (et les problèmes de traduction) publiée sur mon site Carnets d’un dilettante. L’autre Japonaise était la romancière Higuchi Ichiyô).
Les problèmes liés à la traduction, surtout poétique, m’ont d’ailleurs toujours passionnés. La preuve : on ne trouve pas moins de trois textes qui traitent du problème sur mon Bloc-notes 2011 : Poésie et traduction, Traduction et trahison et Poésie et traduction – bis. On y parle de problèmes de traduction relatifs au pantoun malais mais aussi à la poésie chinoise, japonaise ancienne et moderne, allemande, anglaise, alsacienne, persane, arabe et, pour finir, aux Mille et une Nuits.

L’année 2012 commence elle aussi avec l’Insulinde : Hans Overbeck et Hang Tuah (découverte du commerçant hanséatique et érudit Overbeck et de la grande épopée malaise Hang Tuah). Ce texte et le suivant : Overbeck encore, Malaisie toujours ont été développés et fusionnés en un texte unique intitulé : Hans Overbeck, un commerçant hanséatique devenu érudit en littératures malaise et javanaise, et publié au tome 6 (Insulinde) du site Voyage.
Le texte André Weckmann et la poésie alsacienne (en fait il s’agit plutôt du compte-rendu de l’Anthologie en dix volumes de la poésie alsacienne de Martin Allheilig) a été repris au tome 7 (Poésie alsacienne) du site Voyage sous le titre : L’Anthologie de poésie alsacienne de Martin Allheilig.
Les autres textes qui parlent de littérature cette année-là (2012) sont : La femme qui fuyait l’annonce (le très beau roman de l’écrivain israélien David Grossman : une femme fuyant l’annonce),
Patrick Melrose d’Edward St. Aubyn (ses Patrick Melrose novels). Ce texte a été repris dans mes Promenades littéraires dans le nord de l’Europe.
Mon capitaine Moinet (Deux publications de mon capitaine du 9ème Hussards en Algérie : L’opium rouge et Ahmed, connais pas, le drame des harkis),
Howard Fast, McCarthy et Spartacus (L’écrivain et scénariste Howard Fast, condamné et persécuté par McCarthy, ses Mémoires d’un Rouge et son Spartacus. Le film qu’en a tiré Kubrick),
The greed ou l’avidité (le roman McTeague de l’écrivain Frank Norris. Le film Greed qu’en avait tiré Erich von Stroheim, un film irrémédiablement perdu)
et, pour finir, Mouloud Feraoun (Enseignant et écrivain assassiné par l’OAS. Son Journal et son roman Les Chemins qui montent. Et son ami, l’écrivain Emmanuel Roblès). J’ai repris les textes sur David Grossman et sur Feraoun dans mes Promenades littéraires au sud de l’Europe.

Dans le Bloc-notes 2013 on revient plusieurs fois sur des écrivains cités par Serge Jardin dans sa liste de publications francophones relatives à la Malaisie : Salgari et Pierre Boulle, Pierre Boulle : dernières œuvres, Trois planteurs-écrivains et Planteurs-écrivains (suite). Emilio Salgari est l’auteur, très connu en Italie, de romans d’aventures, de Corsaires surtout. Les Tigres de Mompracem sont des pirates de Malaisie. J’ai repris Salgari dans mes Promenades littéraires au sud de l’Europe. Les textes sur Pierre Boulle ont été fusionnés et complétés sur mon site Voyage, au tome 5, sous le titre : Pierre Boulle : l’homme et l’œuvre. Dans les textes concernant les planteurs-écrivains de Malaisie, on parle également de L’oreiller de porcelaine de Christian de Viancourt, nom de plume de Pierre Lainé, et, bien sûr d’Henri Fauconnier. Voir : le pantoun dans Malaisie de Henri Fauconnier au tome 6 (Insulinde) du site Voyage.
Quant au texte Adelbert von Chamisso il a été repris et développé au tome 5 de mon Voyage sous le titre : Adelbert von Chamisso, le pantoun, la jeune géante et l’homme qui avait vendu son ombre. Pour ce qui est de Chamisso et du pantoun, j’ai publié un texte sur le site pantun-sayang intitulé : Les découvreurs allemands du pantoun, I : Chamisso.
On trouve encore un autre texte important dans ce Bloc-notes 2013 : Pierre Louÿs, Corneille et Molière. On y étudie en détail l’affaire Corneille-Molière (le rôle de Corneille comme auteur ou versificateur de certaines comédies de Molière. Les arguments de Pierre Louÿs en faveur de cette thèse).
Autres textes 2013 à caractère littéraire : Maalouf et la nostalgie levantine (le merveilleux roman de Maalouf : Les Désorientés) (Texte repris dans mes Promenades littéraires au sud de l’Europe)
et Découverte de Kent Anderson (deux romans terribles d’un béret vert devenu flic : Sympathy for the Devil et Night Dogs).

Dans le Bloc-notes de 2014 se trouve une étude que je considère comme importante : Juifs et langue allemande (Tous les écrivains – et éditeurs – juifs qui ont enrichi la littérature et la poésie allemandes. Leur attitude envers la langue après la Shoah). J’ai repris cette étude en la complétant et en l’illustrant au tome 5 de mon Voyage sous le titre : Les écrivains juifs de langue allemande.
L’année commence avec le texte suivant : Décès de Marcel Reich-Ranicki. On y parle surtout de quelques-unes de ses critiques (sur Erich Kästner) et de son Anthologie de poésie (Tucholsky, Heine, Brecht, etc.). On trouve une grande étude sur ce rescapé du ghetto de Varsovie qui était devenu le Pape de la critique littéraire en Allemagne au tome 5 de mon Voyage, intitulée simplement : Marcel Reich-Ranicki.
Autres textes 2014 : Les Chants de la Pluie et du Soleil (la poésie de Hugues Rebell, l’auteur de la Nichina),
Découverte de Ken Kesey (Le chef d’œuvre : Sometimes a great notion, de l’auteur du Vol au-dessus d’un nid de coucou, à l’origine du film de Kubrick),
Fauconnier par Fauconnier (à propos du livre écrit par Roland Fauconnier sur son père : Henri Fauconnier. Conquêtes et renoncements. Ce texte a servi de base à ma contribution au Colloque organisé à Barbezieux en juillet 2015 sur le thème : Sur les traces d’Henri Fauconnier et du pantoun malais. Titre de ma contribution : Conquêtes et renoncements. L’homme Henri Fauconnier vu par son fils Roland Fauconnier),
L’affaire Romarin (le romarin dans le pantoun de la mort, version Chamisso. Romarin symbole de mort ? Le romarin et la rose dans la nouvelle kabbalistique de Leo Perutz : La nuit sous le pont de pierre),
Vigoleis et l’Île du second visage (Albert Vigoleis Thelen, « le grand inconnu » de la littérature allemande du XXème siècle). Il s’agit d’un livre extraordinaire, roman picaresque moderne, à base autobiographique – vie à Palma dans les années 30 – style époustouflant, humour dévastateur, diversions constantes qu’il appelle style cactus, rencontre avec beaucoup de personnages célèbres, comme Robert Graves, Harry Kessler, Franz Blei, etc. Et les horreurs de la guerre civile espagnole à Palma),
Pierreries exotiques (ma participation à Une Poignée de Pierreries – Collection de pantouns francophones, poèmes présentés par Georges Voisset et Jérôme Bouchaud).
Et puis il y a cette note : Jean Giono et les ordres étranges (Note écrite à la suite d’une lettre reçue de la veuve du critique littéraire Pierre Citron qui me parlait d’un manuscrit, non publié de celui-ci, évoquant toutes les maîtresses de l’écrivain qui se targuaient d’avoir influencé son œuvre. Il faut dire que j’ai beaucoup écrit sur l’influence de sa maîtresse Blanche Meyer sur son œuvre. Au point, même, d’être traité dans un article de Libé d’ « érudit luxembourgeois », ce qui a beaucoup fait rire dans ma famille ! Voir Giono et Blanche, l’amour au temps du choléra au tome 1 de mon Voyage et La Dame blanche de Jean Giono sur mon site Carnets d’un dilettante. Je reviens une nouvelle fois sur ce thème, et en particulier sur le thème de la pureté, dans cette note. Il faut dire que j’ai réussi, grâce aux bizarreries du net, à récupérer les textes de la totalité des lettres écrites par Giono à Blanche Meyer et mises sous séquestre par les descendants de Giono dans une Université américaine. J’évoquerai le problème une dernière fois à l’occasion du décès de Suzanne Citron dans mon Bloc-notes 2018).

Textes 2015 : Nostalgie cubaine (à propos du très beau film Retour à Ithaque de Laurent Cantet sur un scénario de l’écrivain cubain Leonardo Padura. Huis-clos sur une terrasse de La Havane entre un émigré revenu et ses amis. Nostalgie des illusions perdues, des années perdues et peut-être des vies perdues),
Franzen, Kraus et l’Apocalypse (l’étude critique par l’écrivain américain Jonathan Franzen de deux textes de Karl Kraus, Nestroy et Heine. Réflexions sur le « modernisme », c’est-à-dire l’accélération des changements, à l’époque de Kraus et à la nôtre),
Chardonne et le Ciel de Nieflheim (l’incroyable écrit pro-nazi, en 1943, de Jacques Chardonne, le co-propriétaire des Editions Stock et l’ami de Henri Fauconnier),
Paul, Pierre, Jacques et les autres (à propos du livre de Françoise Chandernagor : La vie de Jude, frère de Jésus. Rôle joué par Paul dans la divinisation du Christ. Retour aux écrits sur ce sujet de Renan, et de Rudolf Augstein, l’éditeur du Spiegel),
Mon père et Schopenhauer (Portrait de mon père, grand lecteur infatigable de Schopenhauer. Les 7 tomes de l’œuvre en allemand du philosophe qu’il m’a offerts. Les vues sur la religion de Schopenhauer),
Le retour de San-A (à propos de deux romans noirs de Frédéric Dard : Y a-t-il un Français dans la salle ? et Les clés du pouvoir sont dans la boîte à gants),
Le Cercle des Librairies disparues (Un tour du monde des libraires-antiquaires ou simplement spécialisés qui ont fait ma bibliothèque),
Chronique d’un monde barbare (à propos d’une désopilante satire du monde des geeks qui font la fête dans le sud tunisien, fête qui se termine par un crack comme il convient : Le printemps des barbares du Suisse Jonas Lüscher).

Dans mon Bloc-notes 2016 on trouve plusieurs textes repris ultérieurement sur mon site Voyage. D’abord : Un tour du monde du quatrain (à propos d’un essai écrit en néerlandais de l’érudit italien Giacomo Prampolini : De Pantun en verwante Dichtvormen in de Volkspoēzie. Comparaison de certains quatrains de poésie populaire avec le pantoun). Ce texte a été repris au tome 6 (Insulinde) de mon site Voyage, sous le titre : Un tour du monde du quatrain en poésie populaire. Il a également été publié sur le site pantun-sayang de l’ancienne Association française du pantoun.
Puis Voyage littéraire avec Hugo Pratt (à propos du livre de Jean-Claude Guilbert : Hugo Pratt : la traversée du labyrinthe. Voyage à étapes, avec Pratt et Corto : romans grecs anciens, Cervantès, Shakespeare, Chrétien de Troyes, Giorgio Baffi, Alvaro Mutis, Jack London, Rimbaud, Bruce Chatwin, B Traven, Kipling, Rider Haggard, Edgar Wallace, James-Oliver Curwood, Zane Grey, Kenneth Roberts, Kenneth White, Francis Parkman, Maurice Constantin-Weyer, Nathaniel Hawthorne, Coleridge, Yeats, Ezara Pound, le Baron Corvo, Lord Byron, Edward John Trelawny, Mary Shelley, Borges). Texte repris, développé et illustré au tome 5 de mon Voyage, sous le titre : Voyage littéraire en compagnie de Corto Maltese et Hugo Pratt.
Enfin : L’amok dans la littérature (Etude de l’amok malais. Rapports ethnologiques. Amok et littérature occidentale, chez Stefan Zweig, Kipling et Fauconnier. L’amok dans la grande épopée malaise Hang Tuah, dans ses deux versions, l’allemande de Hans Overbeck, l’anglaise du poète malais Muhammad Haji Salleh). Texte repris au tome 6 (Insulinde) de mon Voyage : L’amok malais.
Autres textes 2016 : La boussole qui montrait l’Orient (à propos du roman Boussole, prix Goncourt 2015, de Mathias Enard. Influences réciproques entre Proche et Moyen-Orient d’une part et Occident d’autre part. Repères bibliographiques : les notes qui manquent au roman !),
Pierre Boulle et l’Indochine (Etude historique de la situation politique de l’Indochine au cours de la deuxième guerre mondiale. Avec un rapport au livre auto-biographique de Pierre Boulle : Aux sources de la rivière Kwaï),
Limericks (forme typiquement anglo-saxonne de poésie populaire : absurde, souvent gauloise, surréaliste avant l’heure).

Et enfin voilà les textes 2017 : Perdre son âme : Conrad – Shacochis (à propos du très beau roman de Bob Shacochis : La femme qui avait perdu son âme. Peut-on perdre son âme ? Oui. Voyez le héros de Lord Jim de Joseph Conrad),
Les Chroniques de Kamel Daoud (Chroniques de l’écrivain algérien Kamel Daoud parus dans le Journal d’Oran. Vision effrayante de la montée de l’intégrisme dans l’islam quotidien en Algérie. L’action de l’Arabie saoudite, le « Daesh blanc ». Rapport de l’islam au corps et à la femme),
La Montagne magique (ma perception de ce qu’on considère comme l’un des chefs d’œuvre de Thomas Mann),
Décès de Régis Boyer (le grand passeur de la culture scandinave, sa passion pour les Sagas, les mythes islandais, les Vikings. J’ai beaucoup évoqué Régis Boyer et la littérature scandinave au tome 1 de mon Voyage),
Edward John Trelawny (à propos de la publication du manuscrit original des Adventures of a younger son de cet ami des Shelley et de Lord Byron qui nous avait fait croire à la réalité de ses terribles aventures de pirate dans l’Océan indien et du côté de la Malaisie. Aventures admirées et publiées au XIXème siècle par Alexandre Dumas lui-même),
A Passage to India (Comparaison entre le toman de E. M. Forster et le film qu’en a tiré David Lean. Racisme sous-jacent. Critique du Raj. Circonstances de la création du roman),
Découverte de Paolo Cognetti (à propos de son roman : Les huit Montagnes. Un roman qui m’a touché. Relation avec la montagne, amitié entre garçons, relations père-fils, relations homme-femme, problèmes de l’élevage de montagne),
Petite-fille de harki (à propos de l’Art de perdre d’Alice Zeniter. Témoignage de l’intérieur d’une descendante de harkis. La question lancinante et tellement injuste : était-il un traître ? L’Histoire qui vous passe dessus).


Voilà donc mon voyage à travers les dix dernières années de Bloc-notes bouclé. Du moins en ce qui concerne mes curiosités littéraires (on parlera du reste une autre fois). Elles ne sont pas les seules, bien entendu. Il y en a bien plus, et de plus importantes, sur mes autres sites, surtout sur celui de mon Voyage autour de ma Bibliothèque. Et j’ai bien l’intention de parler encore de littérature sur mon Bloc-notes à l’avenir. D’ailleurs j’ai déjà commencé avec Orwell, avec Erich Maria Remarque, avec la poésie alsacienne. Et suis même revenu à Giono lors du décès de Suzanne Citron, et à la science-fiction lors de celui d’Ursula Le Guin. Comme on peut le voir, mes curiosités vont dans toutes les directions. D’ailleurs je reste intimement persuadé que tant qu’on reste curieux, c’est qu’on est resté jeune… 

Du moins dans sa tête...